mardi 8 novembre 2011

La force de la pluie


Dieu est dans la pluie.







        Cette petite phrase est lâchée dans le film V pour Vendetta pendant cette scène bouleversante où Evey lit les mémoires de la jeune Valérie tuée à cause de son orientation sexuelle. Au délà du film cette phrase évoque quelque chose en moi.





        Je ne suis pas croyante, mais je respecte ceux qui tolère d'autre avis que le leur(re). Je lie cette idée de dieu à l'idée d'une unité dans le monde. L'homme souvent se perçoit comme un être à part des animaux et paradoxalement il cherche à reconstruire des liens avec celui ci. L'idée de dieu, dans la mythologie chrétienne, place l'homme comme un enfant, l'enfant du créateur de ce monde. 
        Mon point de vue vis à vis du monde se rapproche de celle d'un autre personnage de fiction Mary Malone dans la trilogie de Philip Pullman A la croisée des mondes :

Arrivée au sommet de la pente, elle regarda une dernière fois le flot de Poussière, traversé par les nuages et le vent, et la lune, immobile, solidement ancrée au milieu. Soudain, elle comprit ce qu'ils faisaient : elle découvrit quel était leur objectif.
Ils essayaient de retenir le flot de Poussière! Ils luttaient pour dresser une barrière face à ce terrible déluge : le vent, la lune, les nuages, les feuilles, l'herbe... toutes ces belles choses se jetaient dans la bataille en hurlant pour maintenir les particules d'Ombre à l'intérieur de cet univers qu'elles enrichissaient.
La matière aimait la Poussière. Elle ne voulait pas qu'elle s'en aille. Telle était la signification de cette nuit, et également de la présence de Mary.
Avait-elle cru que la vie n'avait aucun sens, aucun but une fois que Dieu avait disparu? Oui, elle l'avait cru.
_ Eh bien, il y a un but maintenant! Dit-elle à voix haute. Il y a une but! Répéta-telle,
plus fort.

        Pour moi à chaque fois qu'il pleut je ressens l'unité du monde. Il n'y a rien de plus magnifique que ce moment où la pluie vient du ciel, que chaque gouttes de pluie viennent souligner chaque parcelle de votre être. Son goût est des plus doux. Et son bruit est musique, que ce soit sur les feuilles des arbres ou sur le toit de sa chambre, quand je suis sous la couette.
La pluie est parfois mal aimée. Et ça me donne envie de l'aimer encore plus. La pluie est synonyme de vie. Elle en est une des plus douces expressions.


mercredi 19 octobre 2011

L'importance d'un lieu à soi









Allez y, venez, entrez.
Allez y. Voilà, comme ça. La main sur la poignet. Un balancement léger du poignet, un pression subtile sur la porte et vous voilà chez moi.

Je vous laisse visiter. En face de vous une fenêtre, donnant sur un paysage vert, une forêt sans doute. Vous pouvez entendre l'orage qui gronde, le vent qui agite les feuilles, les gouttes d'eau qui s'écrase sur le rebord de ma fenêtre. La fenêtre est légèrement ouverte pour laisser entrer l'air humide de la pluie. La lumière est tamisé dans cette pièce.
Une lampe de bureau est allumé ainsi qu'une bougie à côté d'une photo montrant une femme d'âge mur, brune aux cheveux courts.
A votre gauche un lit, recouvert de vêtements, de livres ouverts laissés là, grignotés de part en part. Des livres, parlons en, il y en partout. Les étagères recouvrent tout les murs, et quand un mur est libre il est recouvert de photos, posters et places de concerts placardés là comme ces papillons morts dans des cadres.
Les livres sont pleins de couleurs. Bandes-dessinées bariolés ou ouvrages plus sérieux au format régulier, il s'affrontent tous dans une joyeuse cacophonie. J'aime ce joyeux bordel, il n'y a pas de Culture suprême, avec un article défini pompeux mais des cultures, avec un article indéfini promettant un infini, pluriel et surtout moins orgueilleux.
Sur les photos on peut voir pleins de personnes. Ce sont des souvenirs. Certains sont si bien net, encadrés et glacés, immortalisés dans ma tête. D'autres clichés jaunissent sur mes étagères ou sur mon mur, dépérissent et disparaissent. De toute façon d'autres viendront prendre leur place.
Des objets que certains n'oseraient pas présenter dans un vide grenier ornent les étagères des plus en plus hautes. Pleins de poussières, les années commencent à passer sur eux. Ils témoignent de mon histoire personnelle. Oui je suis encore jeune, mais assez vieille pour avoir un début d'histoire à moi. D'ailleurs un bonsaï sur le bord de la fenêtre commence à faire des racines.
Si vous entrez à l'improviste, je serais sûrement sur mon fauteuil en cuir noir et élimé, assise dans le mauvais sens, les jambes en travers de l'accoudoir, un pc portable sur les genoux. Vous entendrez le doux cliquetis des touches sous mes doigts, rythmé par les mots.

Ce lieu est virtuel, il n'existe pas. Je n'ai aucun lieu m'appartenant. Alors pour patienter j'ai décidé d'élire domicile ici.
Bienvenue chez moi.