mercredi 20 août 2014

Putain je suis en vie




Putain, le monde est beau.

Mon cœur s'emballe, maladroitement il rate une marche.
Mes yeux s'ouvrent, ils voient comme ils n'ont jamais vu. Ils s'ouvrent en grand pour capter toute la lumière que chaque chose leur renvoie, le monde les touche, tout semble plus beau. Les couleurs de chaque objets me frappent avec plus de force que jamais.
Je fais partie de ce monde. Comme chacune de ces feuilles, de ces gouttes d'eau qui les frappe avant de me toucher. On peut entendre cette douce percussion jusque dans l'emballement du rythme de ce petit muscle au creux de ma poitrine. Là, protégée par ces arches de calcaires enrobés de chairs il pulse.

Putain, je suis en vie.

L'eau ruisselle sur tout mon être. De mes cheveux jusque sur mes épaules, de mon visage jusqu'à mes mains, de ma poitrine jusqu'à mes hanches, de mes jambes jusqu'à mes pieds. Chacune de ses gouttes de pluie souligne mon être.
L'odeur de la terre humide monte jusqu'à mon nez. Je remplis mes poumons de cet air humide. Sur le sol, des flaques d'eau se forment. Le ciel s'y reflètent. En marchant dessus, j'ai l'impression de gravir les cieux.
Les arbres forment une arche protectrice au dessus de ma tête. Les arabesques de leurs branches m'évoquent les traînées bleutés de mes veines sur ma propre écorce.

Tous ces instants se gravent dans ma tête. Juste là sous la voûte osseuse de mon crâne, entre les circonvolutions de mon âme.

Putain, le monde est beau.

Putain, je suis en vie.